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PRODUCTION DE LA SPIRULINE

A l’état naturel, la spiruline n’a besoin pour pousser que d’une eau saumâtre (donc riche en sels minéraux) et basique, d’un climat chaud, et de quelques déjections animales pour lui apporter les nutriments nécessaires. Les flamants roses présents sous les tropiques et en Camargue permettent alors l’apport en déjection et agitent l’eau, ce qui en assure la croissance et fait de la spiruline leur principal aliment. En se divisant toutes les 7 heures, l’algue pousse et colonise rapidement la surface des lacs. Aux vues de ses facilités de production, des industriels ont installé de grandes usines aux Etats-Unis, en Chine (qui est le premier producteur), en Inde et en Thaïlande. Cependant les techniques très intensives servant à la cultiver donnent un produit final dont la qualité est inférieure au produit frais ou séché artisanalement. De surcroît elle ne plait pas à tous les consommateurs à cause de son odeur prononcée et n’est, bien entendu, pas à la portée des populations qui en ont le plus besoin.

 

Heureusement, la spiruline peut être produite de façon contrôlée assez facilement et partout dans le monde : Chili, Hawaï, Cuba, Afrique de l'Ouest, Grèce ... Ces pays qui font face à la malnutrition, notamment pour l’Afrique, présentent alors toutes les conditions favorables à la culture de la spiruline. Tout d’abord les températures avoisinent toute l’année les 37°C, température idéale pour que la spiruline pousse, car la vitesse de multiplication baisse avec la température et se stoppe dans les environs de 20°C.  Ensuite les bassins de cultures nécessitent un minimum de ressources en eau, au Togo la saison des pluies s’y prête parfaitement. Puisque les eaux de pluies sont propres et neutres il suffit d’augmenter le pH afin d’obtenir un milieu alcalin qui protègent de beaucoup de contaminations. Des installations de production, plus ou moins précaires, appelés "fermes" sont donc construites dans ces pays.

 

central. La spiruline est ensuite récoltée. Il filtre l’eau avec un tissu à mailles fines pour récupérer les micro-algues en suspension, puis la biomasse recueillie est égouttée et pressée pendant environ 15 minutes grâce au système qu’il a mis au point (voir ci-dessous). Les blocs de spiruline qu’il obtient sont ensuite étalés en fins vermicelles et mis à sécher dans un séchoir solaire. Après le séchage, la spiruline est broyée en granulés puis mise en sachets. Ces derniers doivent être opaques car exposé,e à la lumière trop longtemps, la spiruline perd des propriétés nutritionnelles.

Mais toutes les fermes ne sont pas équipées comme celle de Tona. Certaines sont plus sophistiquées. Les bassins sont alors protégés par des serres. La récolte se fait grâce à système de filtrage et la spiruline est pressé et réduite en filament mécaniquement. Enfin la micro-algue est séchée par atomisation (la température est très haute pendant un temps très court) ou à base température. Pourtant la production de spiruline ne nécessite pas forcément un matériel très sophistiqué. Dans les régions les plus pauvres les bassins, en bois ou plastique, sont plus petits et plus précaires. L’agitation de l’eau et la récupération de la spiruline sont faites à la main. Après avoir versé le contenu ramassé sur un filtre qui retient la pâte verdâtre et laisse passer l’eau, des pierres sont déposées afin de presser la mixture. Enfin pour extruder la spiruline ils la pressent contre une plaque trouée et les fils obtenus sont ensuite séchés sur des plaques au soleil.

 

        Malgré tout le prix de production de la spiruline reste élevé. Ainsi, en fabriquer 1kg dans les petites exploitations revient pour l’instant à près de 60 euro, plus que le salaire mensuel minimum, en effet il faut que cette production aide les personnes dans le besoin mais il faut également qu’elle subventionne la ferme. Cependant quelle que soit la technique de production, chaque année sur 1m² de bassin on peut obtenir 2kg de spiruline d’après l’organisation humanitaire Antenna, ce qui permet, en la vendant, de rentabiliser le coût de production. De surcroît il n’y a plus besoin de faire venir des aliments très chers fabriqués ailleurs, puisque la petite algue peut être produite sur place et ce d’autant plus facilement que sa culture nécessite assez peu de matériel. Enfin la culture de la spiruline est une production respectueuse de l’environnement puisque aucun pesticide n’est utilisé.

Evolution de la production mondiale de spiruline

d’après l’étude réalisée en 2000 par Tractebel Consult

en association avec le centre universitaire de biotechnologie algale

Prenons l’exemple de Tona Agbeko, ce togolais propriétaire d’une ferme de spiruline est ce que l’on appelle un "spirulinier". Il possède plusieurs bassins circulaires peu profonds de maximum 40cm. Ces derniers sont en béton surplombés d’une armature en bois et d’une bâche en plastique. L’eau, bien ensoleillée, est enrichie en urée, en phosphate, en fer et en oligo-éléments permettant d’obtenir un pH compris entre 8 et 11. Pour produire cette fameuse micro-algue, il faut agiter régulièrement l’eau verdâtre à une température comprise entre 25 et 38°C. Cette agitation permet d’apporter à chaque cyanobactérie le plus de lumière et d’éléments minéraux possibles, d’homogénéiser la répartition de la spiruline et de favoriser l’élimination de l’oxygène. Pour cela ses bassins sont  équipés  d’une  hélice  qui  tourne  grâce  à  un  système  de  moteur

                      Récolte                                                  Pressage                                                 Extrudage

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